Six cents chirurgiens dans une salle d’opération de la clinique Saint-Augustin. Cela peut faire sourire, mais de façon imaginée, c’est bel et bien ce qui s’est produit deux jours durant.
Grâce au satellite et des moyens audiovisuels exceptionnels qui ont mobilisé 25 techniciens, caméramen et preneurs de son, les 600 participants de l’Européan Robotic Urology Symposium (l’Erus), réunis au Palais des congrès, ont assisté à plusieurs opérations réalisées dans la clinique bordelaise. À l’autre bout de la ville.
Avec non seulement ici la possibilité à distance de suivre les gestes des chirurgiens en plein travail, mais aussi celle d’intervenir en posant des questions, voire ensuite, donner leurs avis ou impressions. Bref, comme s’ils y étaient !
« Le live est devenu un outil de formation majeur. C’est le plus proche de la réalité », explique le professeur Thierry Pièchaud, urologue à Saint- Augustin, l’un des organisateurs du congrès. Une raison pour laquelle l’Erus mise totalement chaque année sur cette façon de faire. Les « directs » sont aussi nombreux que les débats et apprennent autant aux participants que de longs discours.
Une « équipe » réputée
Le fait que Bordeaux ait été choisie pour servir à la fois de lieu d’opérations et de lieu de congrès n’est pas le fait du hasard. Le groupe d’urologues de la clinique Saint-Augustin (sept chirurgiens associés) est « une référence » au niveau européen dans le domaine de la chirurgie assistée par robots. De ce fait, la clinique privée est aussi l’une des mieux équipée de France (et d’Europe) avec, à ce jour, deux blocs opératoires robotisés. Ce qui est rare.
« Nous formons une bonne équipe », se borne à dire, trop modeste, le professeur Piéchaud. Cette « bonne équipe » s’est donc vue logiquement confier le congrès, et c’est elle qui a été chargée d’organiser les « directs ». De vraies opérations avec de vrais patients, évidemment tous informés que tout serait filmé et diffusé en direct, à destination de spécialistes du monde entier.
L’objectif étant de montrer l’évolution des techniques et du savoir-faire, les médecins bordelais n’ont pas été les seuls à opérer en live, des chirurgiens de réputation internationale sont également intervenus. Ainsi, hier à midi, Richard Gaston de Saint-Augustin et Peter Wiklund de Stockhom opéraient-ils simultanément.
Une occasion qui a permis de juger l’effet produit. Grâce aux caméras, notamment celles intégrées dans le robot, il est possible de voir tout ce que voit le chirurgien, tout ce qu’il fait, tout en commentant, geste par geste.