Qu’est-ce que la récupération améliorée après chirurgie (RAAC)?
La récupération améliorée après chirurgie (RAAC) vise l’autonomisation précoce du patient la plus proche possible dans le temps du geste chirurgical avec un objectif de « chirurgie sans risque et sans douleur »
Il s’agit d’améliorer considérablement la convalescence avec une meilleure qualité des suites opératoires qui a pour conséquence de baisser la morbidité.
Si la RAAC, est applicable potentiellement à tous, le rôle du patient est indispensable
Parfois nommée RAC pour Réhabilitation Accélérée après Chirurgie et même RRAC pour Réhabilitation Rapide après chirurgie, l’acronyme RAAC, Réhabilitation Améliorée après chirurgie, a été attribué par la société savante (société regroupant des experts exerçant et publiant des travaux de recherche) GRACE , Groupe de Réhabilitation Améliorée après Chirurgie.
Les avantages de la RAAC
La mise en œuvre de techniques de réhabilitation améliorée comporte de multiples avantages et permettent de bénéficier d’une hospitalisation plus confortable, plus courte, tout en réduisant les complications post-opératoires. Si l’ambulatoire est aussi parfois préconisé pour des questions de coût pour le système de santé, ici c’est l’intérêt du patient qui prévaut à cette démarche.
- D’abord par une plus grande efficacité des soins grâce à la mise en commun de l’expertise des soignants médecins et des soignants non-médecins formés à cette prise en charge multimodale
- Ensuite par une plus grande cohérence des soins grâce au développement de l’esprit d’équipe parmi les soignants
- Enfin des protocoles de soins fondés sur les meilleures données de la science, validés par de nombreuses études scientifiques de haut niveau.
la RAAC, en France, fait l’objet de recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) datant de 2016 et les Agences Régionales de Santé sont attentives à leur déploiement.
Le principe de la RAAC
Les procédures de réhabilitation améliorée après chirurgie constituent un ensemble de mesures visant à réduire le stress (ou agression) chirurgical afin de rendre les suites opératoires moins compliquées.
La durée de l’hospitalisation varie théoriquement de quelques jours à plus de deux semaines (en fonction du déroulement des évènements). Au-delà de la surveillance médicale nécessaire et habituelle, le confort de tout opéré pendant cette période est une priorité absolue.
Il a été démontré qu’une modification partielle de la prise en charge (avant pendant et après l’intervention chirurgicale) pourrait non seulement raccourcir la durée du séjour après chirurgie, mais aussi réduire le risque de complications générales.
Ainsi comme le précise la Haute Autorité de Santé
La récupération améliorée est l’objet de recherches et de publications de plus en plus nombreuses ces dernières années avec une élévation progressive du niveau de preuve des études. De manière globale, il est rapporté que la RAAC est une prise en charge sûre : Selon les études les taux de complications et/ou de réadmissions hospitalières ne sont pas significativement différents voire sont inférieurs à ceux obtenus lors d’une prise en charge conventionnelle.
Le rôle actif du patient
Le rôle du patient dans cette prise en charge est primordial.sa participation commence dès les premières consultations médicales (préhabilitaion) avant l’opération pour se poursuivre après, et même au-delà du séjour à l’hôpital. Le patient devient un acteur de ses soins tout au long de cette période. Cette implication directement dans la procédure de récupération précoce se fait de de la manière suivante :
Avant l’intervention notamment,
- En participant, si l’état de santé le permet , à cette phase de préparation à la chirurgie appelée préhabilitation
- En ayant lu et compris le principe de ces procédures
- En intégrant le fait que ces procédures ne sont pas faites pour «chasser le patient » de l’établissement mais plutôt pour éviter un séjour inutilement prolongé (on sait le risque d’infections nosocomiales).
- En s’engageant à participer activement aux procédures
- En prenant, en accord avec l’équipe médicale, toutes les mesures pour une sortie de l’hôpital dès que les conditions sont réunies
Après l’opération et pendant le séjour à la clinique
- En s’efforçant à se lever du lit dès l’après-midi du jour de l’opération lorsque c’est possible
- En suivant, autant que possible, les prescriptions de ré-alimentation rapide
- En quittant la chambre pour marcher dans le couloir du service dès que possible
- En appuyant, le cas échéant, sur le bouton de l’appareil anti-douleur chaque fois que nécessaire
- En signalant tout évènement anormal
Après la sortie de la clinique
- En s’efforçant de retrouver aussi rapidement que possible les activités habituelles
- En contactant le médecin traitant ou le chirurgien référent chaque fois que nécessaire (les coordonnées sont bien évidemment communiquées !)
Si les conditions personnelles ne permettent pas une sortie rapide de l’hôpital toutes les mesures nécessaires doivent être prises bien avant la programmation de l’intervention pour trouver une solution adéquate.
La RAAC à la Clinique Saint-Augustin
Initialement développée en Scandinavie en chirurgie colorectale, la RAAC a vocation à s’étendre à toutes les spécialités et tous les patients.
Ainsi a-t’elle été appliquée à l’urologie (cystectomie, néphrectomie, prostatectomie)
Autour des chirurgiens urologues de la clinique Saint-Augustin des équipes pluridisciplinaires : équipes médicales (médecins anesthésistes, rééducateurs, infirmiers, kinésithérapeutes, aides-soignants, etc.) et un environnement administratif et organisationnel favorables travaillent à améliorer cette récupération accélérée qui a démontré un bénéfice réel pour les patients.
Si 42 % de l’activité Urologique au sein du Groupe Urologique Saint-Augustin se fait en ambulatoire, la récupération accélérée après chirurgie implique l’intervention de différentes spécialités qui vont de la kinésithérapie à l’assistante sociale toutes présentes au sein de la clinique.
C’est un élément important au service des patients qui permet également avec ce suivi particulier de développer une relation de confiance entre le patient et les équipes soignantes.